À Gisors, le pédophile récidiviste condamné à sept ans de prison ferme
Correctionnelle. À Évreux, un homme a été condamné à 7 ans de prison pour des agressions sexuelles sur des adolescents. Contre rémunération, il obtenait d’eux des faveurs.
Dans le box, Frédéric Devouassoux, teint pâle, fixe sans ciller les avocats des parties civiles. Le regard froid. « C’est un dossier digne des assises », lâche dans sa plaidoirie l’une des avocates des victimes. À l’énoncé des faits commis et à l’évocation de la personnalité du prévenu, la salle d’audience est prise d’effroi. Même son avocat, Me Hugues Vigier, ne le cache pas : « Ce qu’il a fait est odieux. Je n’aimerais pas que mes enfants le rencontrent. »
Le Gisorsien, âgé de 34 ans, était jugé devant le tribunal correctionnel d’Évreux pour avoir agressé sexuellement quatre mineurs. Récidiviste, il a été condamné en février 2015 pour exhibition sexuelle et quelques mois plus tard pour la détention dans son téléphone portable de 600 images pédopornographiques. Il écope dans cette seconde affaire d’une peine de prison ferme et est placé en détention. Les gendarmes saisissent alors son téléphone portable et « tombent » sur des conversations à caractère sexuel qu’il tient avec quatre mineurs de Gisors. Une nouvelle enquête est ouverte.
Animateur périscolaire dans un centre aéré de Gisors — il a été licencié depuis — le prévenu rencontre ses victimes en 2013 au centre ou à la sortie de l’école. Les adolescents étaient âgés entre 12 et 14 ans au moment des faits. Le pédophile est en contact permanent avec eux sur les réseaux sociaux et par SMS. Contre rémunération, il finit par obtenir d’eux des fellations. Il se masturbe aussi devant eux en voiture ou chez lui. Dans les échanges de textos découverts, il propose 50 € pour une fellation et 200 à 300 € pour une relation complète. Quand ce n’est pas de l’argent, c’est un ordinateur portable, une tablette numérique ou un téléphone portable qu’il leur offre.
Il fait une fellation à l’adolescent endormi
L’un des adolescents, alors âgé de 12 ans, se retrouve chez lui à fumer du cannabis. Sous l’effet de la plante, il s’endort et se réveille allongé sur le lit du prévenu qui lui fait une fellation… Une autre fois, il est avec deux mineurs en voiture, il se masturbe devant eux et fait une fellation à l’un d’eux en lui disant : «Laisse-toi faire, ce n’est rien.»
S’il reconnaît près d’une dizaine de faits, il affirme que les victimes étaient consentantes. «Moi-même je me suis prostitué avec des hommes plus âgés que moi pour payer mon héroïne. Pourtant j’étais d’accord», se défend-il. La substitut du procureur démontre qu’au contraire il a exercé une contrainte sur ces adolescents fragiles au passé parfois douloureux. «Il a fait des cadeaux à ces enfants et chiffré ses actes sexuels, sans cela, il ne serait pas arrivé à ses fins», développe la magistrate.
Outre les faits, c’est aussi la personnalité du prévenu qui inquiète les juges. L’expertise psychiatrique est accablante, elle le présente comme un pervers, dangereux en présence des enfants, et pour qui la récidive est inévitable. Le prévenu se défend en indiquant qu’il a évolué et qu’il suit une psychothérapie. «Je regrette énormément parce qu’ils ont souffert et se sont sentis obligés par l’argent.»
Il a été condamné à sept ans de prison ferme. Au-delà des cinq ans requis par le ministère public.