1517-2017 : 500 ans du PROTESTANTISME
– 10 Novembre à 19h : vernissage de l’exposition avec la présence de représentants de la mairie.
Semper Reformanda (“Toujours à réformer”)… Une des raisons qui explique la longévité et la popularité du christianisme, c’est sa capacité de réforme. Autour d’un message fondé sur Jésus et le pardon de Dieu, la foi chrétienne ne s’est pas enfermée dans un musée ou une cage de fer. 500 ans de Réforme protestante nous le rappellent. Au XVIe siècle, le protestantisme a renoué avec la diversité qui a marqué les premiers siècles du témoignage chrétien. Il est est né d’une réaction au corset institutionnel romain peu à peu mis en place autour de la pluralité originelle des Églises chrétiennes. À partir de Luther, de Calvin et du mouvement anabaptiste, la Réforme protestante s’est appuyée sur une exigence de retour à la Bible, autour d’une conception du salut chrétien recentrée sur la grâce reçue en Jésus-Christ. Elle a nourri plusieurs vagues d’évangélisation, œuvres et institutions, jusqu’à l’essor évangélique et pentecôtiste. Décentralisée et plurielle, elle a généré une mosaïque d’Églises, de textes, de figures de référence, dont ce survol en douze panneaux donne un aperçu panoramique.

Ville de Gisors
2. Protestantisme et Francophonie
Sait-on que Jean Calvin a été publié aux prestigieuses éditions de la Pléiade ? En compagnie des plus grands écrivains qui partagent en héritage la langue de Molière, la présence du Réformateur protestant picard nous rappelle la longue histoire d’amour entre langue française et protestantisme. Une des caractéristiques du culte protestant, dès l’origine, est de valoriser les langues locales. Fini, l’empire absolu du latin ! Pour que les fidèles puissent comprendre le message biblique, il faut leur parler dans leur langue. Dès le début du XVIe siècle, le protestantisme a ainsi contribué à renouveler la diffusion du christianisme via la langue française. A tel point qu’en France, le mot francophonie a été inventé… par un géographe protestant ! Dans l’hexagone et outre-mer, entre Asie du Sud-Est, Guyane, Caraïbes, Amérique du Nord, Proche-Orient et continent africain, des Églises protestantes de toutes tendances affirment aujourd’hui leurs croyances et leur foi, en français. Moins de 5% des protestants francophones du monde sont aujourd’hui de nationalité française !

la joie du chrétien
3. Protestantisme et Musique
“Chanter, c’est prier deux fois”, affirment Saint Augustin, puis Luther… Le ‘sacerdoce universel’ des croyants met en avant l’accès direct de chaque fidèle avec Dieu. En défendant ce principe, le protestantisme revêt des effets démocratiques. La voix de chacune et chacun a de l’importance. C’est pourquoi la musique compte tant dans l’identité protestante. Elle n’est pas qu’un agrément. Elle dit quelque chose d’essentiel sur la manière protestante de vivre la foi chrétienne. Partagée et produite par toute l’assemblée, elle exprime la complémentarité liturgique d’un “corps de Christ” qui refuse la séparation entre un clergé spécialiste et des fidèles passifs. Au XVIe siècle, les Réformateurs ont popularisé le chant d’assemblée pour exprimer cette solidarité de toutes et tous dans la louange et l’adoration. Au fil de l’histoire protestante, plusieurs genres musicaux, comme le Gospel, vont ensuite reprendre et développer cette fécondité musicale. De Jean-Sébastien Bach à Marcel Boungou, on refuse l’uniformité mais un cap demeure : communiquer avec Dieu en musique, et dire sa grâce.
4. Protestantisme et Jeunesse
Le professeur Doumergue (1844-1937) affirmait : « Savoir lire et comprendre par soi-même est typique du protestantisme ». Mais que sait-on des idées, des initiatives et des engagements des protestants en éducation depuis Luther jusqu’à nos jours en France ? C’est ce que cherche à esquisser à très grands traits le thème Protestantisme et jeunesse pour informer, aiguiser la curiosité et encourager à « penser une éducation » nourrie aussi par cet héritage légué par la minorité protestante et bien souvent méconnu. Les repères chronologiques comme pédagogiques, illustrés par des figures de l’action éducative et par leurs écrits, font par exemple découvrir que l’expression « école buissonnière » a d’abord désigné une école protestante clandestine, révèle qui est Comenius dont un programme scolaire à emprunté le nom ! Le nombre de Collèges et d’Académies réputés fondés par les premiers protestants en France étonnera peut-être, comme le poids des notables et des ministres protestants dans la création du système scolaire français au XIXe siècle. La motivation des professeurs protestants à privilégier l’enseignement public laïc ou privé protestant « sous ou hors contrat » avec l’État au XXe-XXIe siècles, invite à des choix éducatifs personnels réfléchis, pour éduquer l’homme et le citoyen, tout au long de la vie.

Eglise Evangélique de Gisors
Programme :
– 10 Novembre à 19h se tiendra le vernissage de l’exposition avec la présence de représentants de la mairie.
– 03 Décembre à 15h se tiendra une table ronde pour un temps de partage sur l’exposition.