À Gisors dans l’Eure, il a pourri la vie d’une jeune femme par folle passion amoureuse durant plus de trois ans
Pendant trois ans et demi, une femme a dû subir un harcèlement quasi-quotidien de la part de l’individu atteint d’une « fixation pathologique ».
07/11/2018 – IMPARTIAL
Ce n’est pas une affaire de harcèlement ordinaire qui est reprochée à Nicolas B. (35 ans) domicilié à Gisors, comme la victime.
Jessie F. a subi ce que la présidente appelle se faire « pourrir la vie » pendant trois ans et demi.
Le 2 mai dernier, enfin, avec la garde à vue, la jeune femme a vu la fin de son calvaire. Une triste histoire évoquée dernièrement devant le tribunal correctionnel d’Évreux où comparaissait son harceleur.
Ce dernier a été l’objet d’un rapport d’expertise qui ne décrit pas qu’un grain de folie mais « de multiples maladies psychiatriques sévères, mais pas dangereuses ».
Le contrôle judiciaire oblige le prévenu à voir un psychiatre, régulièrement.
Alors, pour sa défense, il dira seulement qu’il « s’excuse même s’il est trop tard ».
Terrorisée en permanence
Ce harcèlement avait pris de nombreuses formes comme le mélange et le vol de ses chaussures sur le palier, les boîtes éventrées, des fleurs dans sa boîte aux lettres…
C’est ainsi que, via l’aide de la fleuriste, la jeune femme avait fini par identifier l’homme qui, quelquefois, laissait sa semence sur le capot de sa voiture ou en déposait, avec quelques poils pubiens, parmi son courrier.
L’homme reconnut que les chaussures étaient volées pour qu’il puisse fantasmer chez lui.
Du harcèlement « doux », il était devenu dangereux, atteint, dit la présidente, d’une « fixation pathologique ».
Il fouillait la voiture de sa victime, y déposait les restes de repas ou y séjournait « rien que pour son odeur », puis rayait la carrosserie, etc…
L’éloignement demandé
L’avocate de la victime indique encore que sa cliente, seule avec un enfant à charge, devait s’enfermer à double tour, débrancher sa sonnette dont l’homme abusait, même la nuit. Il espérait obtenir par la peur, l’acceptation de sa proie.
Me Guerrier, ainsi que le substitut, demandent l’éloignement de la « cause du gros retentissement sur la santé de la victime ».
La peine demandée sera prononcée : un an de prison avec sursis probatoire pendant trois ans. Les obligations de soins psychologiques et psychiatriques sont jointes aux interdictions de tout contact avec la victime et même de paraître aux abords de son domicile.
L’homme devra en outre lui payer 6 000 euros de dédommagements ainsi que 400 euros (art. 475-1).