Briser la puissance de l’ennemie dans notre culture.

David Devenish / Pasteur et auteur.


Beaucoup de gens comprennent le concept de matérialisme comme le fait de donner une trop grande valeur ou une trop grande importance aux biens matériels, et ils croient que c’est mauvais. Pourtant Jésus ne parle pas du matérialisme comme d’un concept ; il dit que Mammon est un faux dieu.

Matthieu 6 :24 Nul ne peut servir deux maîtres. Car, ou il haïra l’un, et aimera l’autre ; ou il s’attachera à l’un, et méprisera l’autre. Vous ne pouvez servir Dieu et Mammon.

Des traductions modernes transcrivent «Mammon» par «l’argent», d’autres reproduisent plus exactement l’esprit du texte originel en gardant le mot «Mammon», que nous pouvons alors interpréter comme le nom personnel d’un faux dieu plutôt que comme un terme général désignant «l’argent» ou «les richesses». Mammon est une principauté qui peut être représenté par un dieu ou par une idole de la même façon que Baal, Astarté ou Milcom dans l’Ancien Testament. Il s’agit d’une force spirituelle mauvaise, établie comme prince idolâtre et démoniaque.

Cela peut paraître bizarre et démodé de parler de «dieux» et d’«idoles» comme des forces démoniaques existant encore, mais nous avons l’autorité du Nouveau Testament qui appuie cette perspective. Paul dit aux Corinthiens que des démons se cachent derrière les dieux païens.

1 Corinthiens 10 :19-20 Que dis-je donc ? Que la viande sacrifiée aux idoles est quelque chose, ou qu’une idole est quelque chose ? Nullement. Je dis que ce qu’on sacrifie, on le sacrifie à des démons, et non à Dieu; or, je ne veux pas que vous soyez en communion avec les démons. 

 Et, aujourd’hui, même s’ils ne fonctionnent pas par des formes d’idolâtrie aussi explicitement religieuses, leur présence et leur pouvoir se manifestent par des effets que nous voyons dans notre culture.

Mammon est l’une des plus puissantes de ces forces. Elle touche le monde occidental en particulier, où elle a des millions d’adorateurs, même si elle en a gagné des millions d’autres ailleurs dans le monde ces dernières décennies. Ses caractéristiques sont la convoitise et la cupidité, décrites précisément dans la Bible comme étant de l’idolâtrie.

Colossiens 3 :5 Faites donc mourir les membres qui sont sur la terre, l’impudicité, l’impureté, les passions, les mauvais désirs, et la cupidité, qui est une idolâtrie.

Nous nous attendons que les hindous brûlent leurs idoles lorsqu’ils se convertissent à Christ, mais combien de chrétiens occidentaux renoncent-ils à leur culte de cette idole, Mammon.

Une idole prend la place du seul vrai Dieu. Si nous en adorons une, nous y cherchons un sentiment de sécurité, un objectif et notre identité, que nous devrions trouver auprès de Dieu. Cela se voit on ne peut plus clairement dans le cas de Mammon. Notre sécurité s’enracine dans le salaire que nous gagnons, notre but devient de gagner plus, et nous voyons notre identité en terme du montant de notre salaire et ce qu’il nous permet d’acheter. Les compagnies d’assurance se prêtent aux exigences de Mammon en proposant un « avenir sûr» sous forme de revenus sûrs. Nous servons Mammon dans notre travail et dans la quête de l’avancement, en y cherchant un faux sentiment d’avoir un objectif (gagner plus afin de se donner une sécurité encore plus grande) et un sentiment inadéquat de notre identité construit sur ce que nous gagnons et ce que nous possédons.

En réalité, l’une des nombreuses façons dont Mammon réussit est par la manière que nous avons d’évaluer les gens par ses normes : « Ils habitent dans une grande maison», «Il a une belle voiture», «Elle est chef de sa propre entreprise», etc. Nous entendons même parfois les pasteurs parler sur un ton respectueux du visiteur riche qui est passé dans leur église, ou de la somme d’argent que quelqu’un donne à l’église. Si ces choses deviennent la norme par laquelle nous jugeons les gens, Mammon est au milieu de nous. Jacques dit clairement que nous ne devons jamais faire de différence entre riches et pauvres dans l’église, ni juger la valeur de quelqu’un par ses biens matériels ou son rang social.

L’amour de l’argent (c’est-à-dire le culte de Mammon) est la racine de toutes sortes de maux ;

1 Timothée 6 :10 Car l’amour de l’argent est une racine de tous les maux ; et quelques-uns, en étant possédés, se sont égarés loin de la foi, et se sont jetés eux-mêmes dans bien des tourments.

Voici un passage de la Bible qui est souvent cité de travers. L’amour de l’argent mène à la tentation de tricher et de mentir, de se battre, de comploter, de manipuler et de ne pas donner suffisamment de temps à notre famille. C’est subtil, parce qu’il y a une tromperie séductrice par laquelle les hommes croient qu’ils font pour pourvoir aux besoins de leur épouse et de leur famille. L’amour de l’argent peut aussi engendrer une amertume atroce dans des familles, par exemple au niveau du partage d’un héritage.

L’une des armes principales de Mammon est l’anxiété. Jésus lui-même nous met en garde dans le même passage où il dit que nous ne pouvons servir Dieu et Mammon.

Matthieu 6 :25 C’est pourquoi je vous dis : Ne vous inquiétez pas pour votre vie de ce que vous mangerez, ni pour votre corps, de quoi vous serez vêtus. La vie n’est-elle pas plus que la nourriture, et le corps plus que le vêtement ? 

Il nous exhorte à ne pas nous inquiéter au sujet de notre vie, de notre avenir, de nos besoins matériels, de ce que nous allons manger ou de que nous allons mettre comme vêtements. Notre Père céleste sait de quoi nous avons besoin, et nous devrions lui faire confiance plutôt que de céder à l’anxiété, qui est une cause puissante de stress émotionnel et même de maladie physique. Quand nous nous retrouvons en trains de devenir anxieux, il faut reconnaitre que c’est un outil de Mammon et commencer à déclarer : « C’est une arme de Mammon, et je ne vais pas lui permettre de venir entre Dieu et moi !»

Combattre la forteresse de Mammon est l’équivalent de brûler nos idoles, tout comme Jésus l’a demandé au jeune homme riche.

Matthieu 19 :21 Jésus lui dit : Si tu veux être parfait, va, vends ce que tu possèdes, donne-le aux pauvres, et tu auras un trésor dans le ciel. Puis viens, et suis-moi. 

Je ne dis pas que tout le monde doit donner tout ce qu’il a aux pauvres ; ce commandement spécifique s’appliquait à cet homme en particulier, parce Jésus a discerné que son problème était l’amour de l’argent.

Comment devons-nous combattre la forteresse de Mammon ? D’abord en donnant avec générosité, ce qui peut paraître une folie à notre entourage. La Bible parle de certaines églises qui ont donné au-delà de leurs possibilités.

2 Corinthiens 8 :3 Ils ont, je l’atteste, donné volontairement selon leurs moyens, et même au-delà de leurs moyens, 

Dans l’ancien Testament, le peuple d’Israël a une fois tellement donné que les responsables n’arrivaient plus à la gérer.

Exode 36 :4-7 Alors tous les hommes habiles, occupés à tous les travaux du sanctuaire, quittèrent chacun l’ouvrage qu’ils faisaient, et vinrent dire à Moïse : Le peuple apporte beaucoup plus qu’il ne faut pour exécuter les ouvrages que l’Eternel a ordonné de faire. Moïse fit publier dans le camp que personne, homme ou femme, ne s’occupât plus d’offrandes pour le sanctuaire. On empêcha ainsi le peuple d’en apporter. Les objets préparés suffisaient, et au-delà, pour tous les ouvrages à faire.

Quelle bénédiction ce serait pour les trésoriers des églises aujourd’hui ! La pratique biblique de la dîme est un premier pas dans cette direction. Quand nous la versons, nous déclarons : « J’ai pris la décision de ne pas me laisser gouverner par le matérialisme, donc je ferai une priorité de donner un dixième de mes revenus au Seigneur.»

Lié étroitement à cela, nous combattons la forteresse de Mammon par des actes de foi sur le plan personnel ou collectif. Parfois il est bon pour une église d’avoir un projet de bâtiment qui est presque en dehors de sa portée ; cela non seulement pour avoir un bâtiment adapté aux besoins, mais aussi pour donner l’occasion d’étirer la foi et de vaincre la principauté de Mammon par des dons généreux.

Nous combattons également Mammon en mourant à la possessivité vis-à-vis de nos biens matériels, et en cultivant une volonté authentique de partager nos biens avec d’autres, comme l’a fait l’Eglise primitive à Jérusalem.

Actes 4 :32-35 La multitude de ceux qui avaient cru n’était qu’un cœur et qu’une âme. Nul ne disait que ses biens lui appartinssent en propre, mais tout était commun entre eux. Les apôtres rendaient avec beaucoup de force témoignage de la résurrection du Seigneur Jésus. Et une grande grâce reposait sur eux tous. Car il n’y avait parmi eux aucun indigent : tous ceux qui possédaient des champs ou des maisons les vendaient, apportaient le prix de ce qu’ils avaient vendu, et le déposaient aux pieds des apôtres; et l’on faisait des distributions à chacun selon qu’il en avait besoin.

Finalement, nous combattons Mammon en ayant une perspective éternelle plutôt que terrestre. Donner de l’argent est en réalité le meilleur investissement. Alors que nous donnons, nous amassons des trésors dans le ciel.

Matthieu 6 :20-21 mais amassez-vous des trésors dans le ciel, où la teigne et la rouille ne détruisent point, et où les voleurs ne percent ni ne dérobent. Car là où est ton trésor, là aussi sera ton cœur.

Jésus raconte une parabole plutôt insolite à propos d’un intendant infidèle.

Luc 16 :8-9 Le maître loua l’économe infidèle de ce qu’il avait agi prudemment. Car les enfants de ce siècle sont plus prudents à l’égard de leurs semblables que ne le sont les enfants de lumière. Et moi, je vous dis : Faites-vous des amis avec les richesses injustes, pour qu’ils vous reçoivent dans les tabernacles éternels, quand elles viendront à vous manquer.

L’homme a été félicité non pas pour sa malhonnêteté, mais pour sa sagesse qui l’a conduit à être généreux avec les biens de son maître, afin de bénéficier de la reconnaissance de ceux à qui il les avait donnés. Jésus dit que la gestion sage de l’argent implique la générosité ; nous reconnaissons que cet argent ne nous appartient pas, mais qu’il est à Dieu. Si nous donnons avec générosité, nous serons accueillis dans le « monde à venir» par ceux qui ont bénéficié de notre générosité. Imaginez ce que ce sera d’être accueilli au ciel par une ethnie qui n’a pas encore entendu l’Evangile, et qui vous exprime sa gratitude parce que vos dons généreux auront permis que la Bible soit traduite dans sa langue afin qu’elle vienne dans à la foi ! La citation célèbre de Jim Elliot s’applique ici : « celui qui donne ce qu’il ne peut pas garder, afin de gagner ce qu’il ne peut pas perdre, n’est en aucune mesure insensé. »

David Devenish

D’après son livre « BRISER LA PUISSANCE DE L’ENNEMI »

Stratégies efficaces pour le combat spirituel. Editions Sénevé.

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