Poème : LE RÉCIT DE LA BIBLE

 

Le vent tourne vers le midi, puis vers le nord,
Puis il tourne encore et reprend les mêmes circuits.
Il peut être vif, doux, aigre, chaud, glacial, faible ou fort,
Mais il tourne et tourne encore même dans la nuit.

Il peut s’habiller d’automne ou du gel d’hiver,
Ou devenir le chèche des Touaregs du désert,
Ou porter des ailes blanches pour balayer le large,
Aussi habilement que le chant de l’orage.

Comme il peut doucement caresser une mer d’huile,
Sous un paisible coucher de soleil volatile,
Et aller visiter en Asie les rizières,
Lorsque leurs courbes radieuses sont parées de carmin,
Leurs dessins en terre battue façonnent un chemin,
Qui nous invite comme le sentier de la prière.

A quelques pas de là, dans les champs de Colza,
Il hume le Printemps de la Mer d’or scintillant,
De la vallée de dentelle d’un jaune éclatant,
Au cours du voyage d’une paix sainte sans émoi.

Il poursuit son parcours afin de se trouver,
Sur la terre des mosaïques et les effleurer,
Caressant le doux espoir furtif d’effeuiller,
L’octogone étoilé des roses de l’Orient,
Pour finir la boucle de sa volute en Occident.

Cet air qui nous enveloppe d’un drap feutré d’amour,
C’est lui qui ceint nos reins d’un ruban de velours,
Pour assouplir notre marche durant notre séjour,
Et nous donner du courage le long du parcours.

Afin que se répète la mise en abyme,
Inlassablement pareil au cycle des cantates,
Des conteurs, pour lesquels, d’écouter, on se hâte,
Un tourbillon d’histoires aussi riches que sublimes.

Tel est le récit enchâssé de la Bible,
Qui se prolonge à travers chacune de nos vies,
Il est un suave parfum aux vertus inouïes,
Que nous respirons pour vivre le conte choisi,
Pour qu’au monde sa lecture devienne plus crédible,
Et la présence de notre Jésus, plus perceptible.

Emma Mendy, écrit le 09/12/2017